Cette année la présidente Laure Hochstetter et son équipe avaient de
quoi être inquiets, le même jour, à la même heure était programmé au
Dôme, un concert « Noëlie » réunissant les artistes majeurs
de la région. Allait-on vers un flop dans une église déserte ? A
20h, les choristes ont traversé une église pleine à craquer, de
nombreuses personnes étant debout au fond de la nef centrale.
A
l'évidence la « Cantarelle » a son public, fidèle,
privilégiant comme dans d'autres domaines le « produit du
terroir » par rapport à ceux venus d'ailleurs fussent-ils
d'excellente qualité.
Cela a sans doute eu le don de
transcender musiciens et choristes qui ont offert à leur public une
soirée en tout point exceptionnelle.
C'est le père Lucien qui
a souhaité la bienvenue et remercié la Cantarelle d'apporter son
soutien aux « Chanteurs à l'Etoile » dont le projet est la
construction d'une ferme des enfants en Colombie, projet illustré par
des diapos et un jeu de questions-réponses de deux chanteurs à l'Etoile.
Mais
place à la musique et aux chants sur le thème, « J'envoie
valser », chaque interprétation est précédée de la lecture d'un
texte judicieusement choisi, riche en messages et en symboles, plein de
vérités, qui porte de prestigieuses signatures, Pagnol, Rostand, St
Exupéry, le brésilien Paulo Coehlo etc. Avec une diction parfaite,
beaucoup d'émotion et de sensibilité, les choristes se succèdent au
micro.
Le premier chant « Qui a tué grand maman » de
Michel Polnareff, donne l'ambiance de la soirée, les voix sont belles
et pures, les solistes excellents, l'orchestre qu'on trouvait jadis
trop fort, accompagne discrètement les chanteurs. Le chef Marc Gillmann
à la tête de Cantarelle depuis un peu plus d'un an fait preuve d'une
étonnante maturité, précis, revendiquant tantôt force et énergie,
tantôt douceur et poésie, il imprime d'emblée sa marque et sa haute
exigence artistique. Un grand chef ! Le choeur, une bonne
trentaine de choristes, neuf ténors et basses, passe à merveille du
pianissimo au fortissimo, de l'adagio à l'allegro. Textes et chants se
succèdent, on retiendra les merveilleux solos de Laurent Gross au
violon qui a fait un tabac, le subtil arrangement de « La
mer » de Charles Trenet, un gospel particulièrement fougueux qui a
mis le feu aux voûtes, d'admirables mélodies « le vent » mais
aussi « Proud Mary », « O Sifuni Mungau » ou encore
« Love is all ».
Et pour finir Noël reprend tous ses
droits et l'on interprète avec ferveur et avec toute l'église quelques
chants, les paroles étant portées sur écran. Grand moment de communion
entre la Cantarelle et son public. Un public qui n'est pas pressé de
quitter les lieux et les ovations incitent aux prolongations. La
Cantarelle (Montagne en provençal), a gravi ce samedi des sommets
rarement atteints. Visiblement heureuse de la fête que lui fait le
public, elle offre plusieurs bis avant d'inviter à partager, après
avoir tout donné, le vin chaud au foyer.
Édition du Dim 28 déc. 2008