« Si on changeait... »



Agréable suivi de Noël pour les mélomanes de Mutzig avec la chorale Cantarelle.(Photo Andlauer)



Traditionnellement, depuis de nombreuses années, la Cantarelle, le sympathique groupe mutzoigeois offre une veillée de Noël dynamique et originale dont la qualité ne s'est pas démentie.

 Cependant, l'exercice vocal reste le même d'une génération à l'autre, fait d'exigence dans la justesse et la cohésion rythmique et, de plus, patiné d'une bonne couche d'optimisme et d'idéal fraternel. Les dons naturels, patiemment exploités et encouragés, le plaisir évident d'être ensemble n'expliquent pas tout : il y a un petit miracle permanent de « Cantarelle » qui s'explique peut-être par ce qu'on appelle en morale « L'intention droite »... Seule cette intention a le don de défier le temps...  Et maintenant, si on changeait ? Le propos de la soirée évoquait le titre d'une chanson de Julien Clerc : « Si on chantait » et, de fait, c'est presque une équation... On change toujours un peu en chantant, c'est clair ! Passer de la voix parlée à l'exercice du chant est une démarche quotidienne au rythme. Paul Valery dans « l'âme et la danse » dit que la danseuse stylise la démarche banale en s'élevant sur les pointes en sorte que chacun de ses pas devient « un miracle de l'Art »... N'en est-il pas de même pour nos jeunes de « Cantarelles » ? En apprenant à chanter, ils on fait de chacune de leurs paroles un miracle de l'Art et ce miracle se perpétue d'année en année : on vient désormais à « Cantarelle » en famille car nombre de choristes de la première heure sont devenus parents...

Penser aux plus démunis
 
 Quoi de plus naturel en fêtant Noël dans la paix et l'abondance que de penser un peu aux plus démunis ? Et d'abord à cette immense Afrique, chroniquement sous-développée...  « Dry your tears, Africa : sèche tes larmes, Afrique ! » vont donc préluder nos amis, prolongeant la dimension sociale du propos par la logique « écolo » : « Blue skies »... Plein ciel ! Un bien beau morceau enrichi justement d'accords « bues » admirablement posés et nuancés, dans un climat de transparence qui donne raison au poète : « Transparence azurée de mon rêve d'ailleurs... ». S'il est un rêve d'ailleurs que beaucoup caressent, c'est d'aller faire un tour dans une île du Pacifique... Et voilà l'évasion à portée de la main... en chanson ! avec « A song of old Hawaii ».  D'autres parcours exotiques seront proposés dans « Thula Baba » ou « Ev'ry time I feel the spirit », expressions de l'âme noire. Sur sa terre ou en exil. Mais l'originalité majeure de cette soirée : la voilà ! C'est l'audace d'un « retour aux sources » de la vieille chanson française : « Les feuilles mortes » de Jacques Prévert et surtout « Parlez-moi d'amour » qui immortalisa la chanteuse Lucienne Boyer. C'était un risque de paraître « ringard » mais non ! La vieille chanson des années 40 passait très bien par les voix jeunes de « Cantarelle », pour la joie attendrie des plus âgés et pour la surprise des plus jeunes. De plus, elle s'insérait bien dans le schéma directeur, nous faisant passer de l'amour profane à l'amour sacré. Un superbe « Alleluia » russe et un crépitant « Veni Sancte Spiritus » vinrent marier les traditions orthodoxe et Latine. Un énigmatique « Aquarius » vint en conclusion et devinez qui c'est ? « Aquarius », voyons ! Debout ! dans l'Ere successive... ».

C.G.


© Dernières Nouvelles d'Alsace, Jeudi 28 Décembre 2000.

Pour plus de détails et de photos, lire l'édition imprimée des DNA.


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