Affiche Veillée de Noël 2003 - A portée de mains
Samedi 20 décembre 2003 à 20 h
Eglise St Maurice de Mutzig
Entrée libre - Plateau


Extraits Sonores
Les photos à Mutzig
Les photos à Barembach

M. Brown est mort cet été. C’est le facteur qui a remarqué que la boîte aux lettres était pleine. Autrefois, dans un village, tout le monde l’aurait appelé « le vieil Abram ». Nous, on ne connaissait même pas son prénom. Nous, nous sommes ses voisins. Tous présents le jour de l’enterrement! Poussés par le même remord. Alors ce jour là, pour que le vieil Abram ne soit pas mort pour rien, on a décidé, chacun, de changer quelque chose dans notre vie.
 
Old Abram Brown
Benjamin Britten

Old Abram Brown is dead and gone,
You'll never see him more;
He used to wear a long brown coat
That buttoned down before.


Je veux me souvenir d’où je viens, non pas comme d’un souvenir lointain, mais comme quelque chose de toujours présent dans ma vie. Mes parents, mes frères et sœurs, mes amis d’enfance…. Avec les années, nos vies se sont éloignées, petit à petit. On ne prend plus le temps de vivre des choses ensemble. On dit « c’est la vie …»
C’est cela que j’ai décidé de changer. Je vais à nouveau passer du temps avec eux pour qu’on se raconte ce qui nous est arrivé, ce qu’on aime, qui on aime, nos envies, nos projets....
Je ne suis pas naïve, je sais bien qu’il y a des gens avec qui je n’aurai plus grand-chose en commun. Simplement, je ne veux plus laisser « la vie » décider pour moi.

Petite fleur
Sydney Bechet

   
J'ai caché
Mieux que partout ailleurs
Au grand jardin de mon cœur
Une petite fleur
Cette fleur
Plus jolie qu'un bouquet
Elle garde en secret
Tous mes rêves d'enfant
L'amour de mes parents
Et tous les clairs matins
Faits d'heureux souvenirs lointains
Quand la vie
Par moments me trahit
Tu restes mon bonheur
Petite fleur

Sur mes vingt ans
Je m'arrête un moment
Pour respirer
Ce parfum que j'ai tant aimé

Dans mon cœur
Tu fleuriras toujours
Au grand jardin d'amour
Petite fleur
Quand la vie
Par moments me trahit
Tu restes mon bonheur
Petite fleur

Sur mes vingt ans
Je m'arrête un moment
Pour respirer
Ce parfum que j'ai tant aimé

Dans mon cœur
Tu fleuriras toujours
Au grand jardin d'amour
Petite fleur

Moi, cet enterrement m’a bouleversé. J’ai fondu en larmes. Pourquoi ? Je ne le connaissais pas ce type ! Alors, tournant les yeux vers la croix, j’ai compris que mes larmes étaient pour Dieu : à force de prier seul dans mon coin et de ne vouloir compter que sur moi, je m’étais endurci, si bien que j’ai fini par oublier que Dieu m’aime et que je peux compter sur Lui ! Après tant d’années d’errance, j’avais maintenant juste envie de tendre les bras et de courir vers Lui pour qu’il me prenne dans son amour.
Mon Dieu, je veux désormais répondre présent à tes appels, être fidèle au rendez-vous, en te célébrant avec mes frères et en partageant le pain vivant que tu nous donnes.

Let us break bread together on our knees
African American spiritual

Let us break bread together on our knees,
let us break bread together on our knees.
When I fall on my knees with my face to the rising sun,
O Lord, have mercy on me.

Let us drink wine together on our knees,
let us drink wine together on our knees.
When I fall on my knees with my face to the rising sun,
O Lord, have mercy on me.

Let us praise God together on our knees,
let us praise God together on our knees.
When I fall on my knees with my face to the rising sun,
O Lord, have mercy on me.

Le vieil Abram est parti … que reste-il de lui ? Que restera-il de moi ?
Je pense alors à tous ces moments « vite passés » mais particulièrement forts de mon existence, ces expériences d’amour, d’émerveillement, de réussite sans nuage d’un projet collectif…bref, ces instants où nous tombons dans le « ravissement », c’est à dire que nous sommes comme arrachés à nous-mêmes dans un bonheur qui nous dépasse.
Surgit alors une conviction : Il y a des gestes d’amour, de générosité, et des réalisations humaines tellement grandes qu’elles ne passeront pas ! L’Amour est éternel ! J’en suis convaincu.
C’est avec ce regard nouveau que je veux désormais appréhender l’existence. Je voudrais qu’à chaque rencontre, avec chaque être humain, nous soyons capables d’ouvrir nos cœurs, que nous puissions déjà vivre ces instants d’éternité, à la suite de tous ces gens qui ont offert leur vie au service de l’Amour.

Si mort a mors
Extrait (3.2 Mo)
Traditionnel irlandais

Si les matins de grisailles se teintent
S'ils ont couleur en la nuit qui s'éteint
Viendront d'opales lendemains
Reviendront les siècles d'or
cent fois mille et mille aurores encore.


refrain :
Si mort à mors duchesse, noble Dame

S'il n'en sera plus que poudre de corps
Dorme son cœur bordé d'or
Reviendront les siècles d'or
cent fois mille et mille aurores encore.


Si moribonds sont les rois en ripaille
Si leurs prisons sont des cages sans fond
Viennent l'heure des évasions
Reviendront les siècles d'or
cent fois mille et mille aurores encore


refrain

Si mille soleils de métal prennent voile
Dix mille soleils de cristal font merveille
Viennent des lueurs de vermeil
Reviendront les siècles d'or
cent fois mille et mille aurores encore


refrain

Si mille brigands à l'encan font partage
Dix mille enfants des torrents font argent
Viennent des fleurs de safran
Reviendront les siècles d'or
cent fois mille et mille aurores encore


refrain

Je me suis mis à réfléchir à l’humanité : si on pouvait réduire la population de la terre à un village d'exactement 100 personnes, en conservant tous les ratios humains,  nous serions 60 Asiatiques, 14 Américains (du Nord et du Sud), 13 Africains, 12 Européens et un Océanien.
6 personnes possèdent 60 % de la richesse du village, la moitié des habitants du village vivent avec 2 euros par jour, 25 vivent avec 1 euro par jour
Sur les 100 habitants, 15 produisent plus de la moitié des rejets de CO2 du village
17 n’ont ni services médicaux, ni abri adéquat, ni eau potable, la moitié souffre de malnutrition, 70 sont analphabètes, 80 personnes vivent dans un logement de mauvaise qualité ; 9 ont accès à l'internet.
Une personne (oui, seulement une) a un niveau d'étude universitaire. Le village comptera 133 habitants en 2025.
Quand on considère notre monde à cette échelle, le besoin, à la fois de tolérance, de compréhension et d'éducation devient clairement évident. Le changement de cette situation dépend de la prise de conscience de chacun de nous en particulier
C’est avec cette prise de conscience que je veux vivre désormais.

Aya Ngena
Aya n'gena (2.7 Mo)
Zoulou


Aya ngena
aya puma
aya didi zela
aya saba maguala.


Peut-être que si nous avions fait davantage attention à lui, il serait encore parmis nous. C’est vrai, il me souriait quand je le croisais dans la rue. Alors je lui rendait son sourire, mais j’étais trop occupée avec mes soucis et mes histoires pour aller un tout  p’tit peu plus loin, pour juste lui dire bonjour. Pourtant, maintenant que j’y pense, il demandait rien de plus que le droit d’être là, d’être un peu reconnu. Il est mort dans l’indifférence parce que nous sommes tous trop égoïstes pour voir autour de nous. Dorénavant, je veux être plus ouverte à l’autre, au quotidien. M’intéresser a ceux qui croisent ma route, tous les jours.

Savoir Aimer
Florent Pagny

   
Savoir sourire,
À une inconnue qui passe,
N'en garder aucune trace,
Sinon celle du plaisir
Savoir aimer
Sans rien attendre en retour,
Ni égard, ni grand amour,
Pas même l'espoir d'être aimé,

Refrain
Mais savoir donner,
Donner sans reprendre,
Ne rien faire qu'apprendre
Apprendre à aimer,
Aimer sans attendre,
Aimer à tout prendre,
Apprendre à sourire,
Rien que pour le geste,
Sans vouloir le reste
Et apprendre à Vivre
Et s'en aller.
Savoir attendre,
Goûter à ce plein bonheur
Qu'on vous donne comme par erreur,
Tant on ne l'attendait plus.
Se voir y croire
pour tromper la peur du vide
Ancrée comme autant de rides
Qui ternissent les miroirs

Refrain

Savoir souffrir
En silence, sans murmure,
Ni défense ni armure
Souffrir à vouloir mourir
Et se relever
Comme on renaît de ses cendres,
Avec tant d'amour à revendre
Qu'on tire un trait sur le passé.

Refrain
Apprendre à rêver
À rêver pour deux,
Rien qu'en fermant les yeux,
Et savoir donner
Donner sans rature
Ni demi-mesure
Apprendre à rester.
Vouloir jusqu'au bout
Rester malgré tout,
Apprendre à aimer,
Et s'en aller,
Et s'en aller...

Finalement, on est tous d’accord pour construire un monde meilleur, alors pourquoi on n’y arrive pas ?
Je crois que le problème, c’est qu’on a tendance à rester seul dans son coin. Alors qu’en  se groupant, en agissant ensemble, on peut déplacer des montagnes !
Alors, pour goûter plus souvent à ce bonheur de réaliser ensemble un projet qui paraissait impossible, il y a des tas d’associations qui attendent que je veuille bien leur consacrer un peu de temps, d’énergie et de bonne volonté. Voilà ce que je vais changer, moi, dans ma vie. C’est pas toujours facile de travailler avec d’autres, mais en acceptant de s’ouvrir, de dialoguer et de se réjouir ensemble, on peut commencer à le changer, ce monde !

Gaudeamus
Gaudeamus Hodie
Réjouissons-nous


J’ai vécu une belle histoire, qui s’est terminée. Et puis j’ai vécu dans la tristesse de ce bonheur enfui. Longtemps. Je me suis enveloppée de ce voile gris et je n’ai plus rien vu d’autre. Il me fallait un évènement comme celui-ci pour comprendre qu’il faut apprécier chaque jour où on est vivant. Même s’il me reste une nostalgie, je sais que d’autres jours arrivent, heureux ou non, l’essentiel, pour moi, sera désormais de les vivre pleinement, en m’y engageant complètement.

Blue skies
Irvin Berlin

Blue skies shining on me

Nothing but blue skies do I see
Bluebirds singing a song
Nothing but bluebirds all day long.
Nothing but blue birds
Never saw the sun shining so bright,
Never saw things going so right
Noticing the days hurrying by
When you're in love, (my) how they fly
Blue days, all of them gone
Nothing but blue skies from now on.
Nothing but blue skies from now
blue skies, from now on.

Nous, on a décidé de prendre le temps :
Prendre le temps de jouer, c’est le secret de l’éternelle jeunesse.
Prendre le temps de lire, c’est la source du savoir.
Prendre le temps d’aimer et d’être aimé, c’est le cœur de la vie.
Prendre le temps de me faire des amis, c’est la voie du bonheur.
Prendre le temps de rire, c’est la musique de l’âme.
Prendre le temps de penser, c’est la source de l’action.
Prendre le temps de donner, la vie est trop courte pour être égoïste
Prendre le temps de travailler, c’est le prix du succès.
Prendre le temps de prier, c’est ma force sur la Terre.
Prendre le temps de chanter la gloire de Dieu, c’est une porte ouverte sur le Royaume.

Jubilate – Alléluia

Acclamez Dieu, toute la terre
Chanter à la gloire de ton nom

Toute la terre se prosterne devant toi
Elle te chante, elle te chante pour ton nom

Venez voyer les gestes de Dieu ;
Dites à Dieu : «  Quels prodiges tes œuvres ! »

Dieu changea la mer en terre ferme
On passa le fleuve à pied sec.

Que notre joie soit en Dieu,
Souverain de puissance éternelle !

Peuples, bénissez notre Dieu
Donnez une voix à sa louange

C’est Dieu qui rend notre âme à la vie,
Et préserve nos pieds du faux pas.

J’espère en Dieu, je le louerai,
Eternel, éternel est son amour

Alléluia, Amen

Ce qui m’est demandé aujourd’hui, ce n’est pas d’avoir une bonne conscience mais d’avoir une conscience collective, sensible à tout ce qui se passe dans le monde et autour de moi. A quoi sert de balancer des grandes phrases, de toujours se gratter les méninges pour savoir ce qu’il faut faire si je n’ai pas le courage de me salir les mains et de prendre mes responsabilités ?
Dis, si tu relisais sérieusement l’Evangile, tu verrais sans doute à quel point celui qui se laisse saisir par le Christ devient responsable de toute un terre à connaître, à aimer…

Au delà de toute frontière

Au delà de toute frontière, l'Évangile a croisé nos chemins
Au delà de toute frontière, Jésus-Christ fait de nous ses témoins
Au delà de toute frontière, son esprit est à l’œuvre en nos mains

Porteurs de l'Évangile aux quatre coins du monde,
Nous sommes ces croyants à qui Dieu s'est livré.
Que serions-nous sans toi, Seigneur des eaux profondes,
Qui donne à toute vie saveur d'humanité ?

Ton Fils est l’Envoyé qui vient sur notre terre,
Il dit par son regard l’amour et le pardon.
Il fait tomber les murs, il franchit les barrières
Pour la Samaritaine et pour le Centurion.

Heureux le messager qui porte la Parole
Avec des mots nourris comme un épi de blé ;
Heureux qui fait fleurir le grand désert des hommes,
Il est joyeuse source ou bien soleil d'été.

Chrétiens de tous pays, que s'ouvrent nos fenêtres
Aux horizons lointains qui ont d'autres couleurs !
Nos frères sont témoins du Dieu qui les libère
Et leur concert nouveau est communion des cœurs.


Moi je pense que chaque jour porte ses signes de mort et ses signes de vie :
La mort, c’est moi qui écrase les autres
La mort, c’est toi qui étouffe l’autre
La mort, c’est lui qui empêche l’autre de s’exprimer, de vivre
La mort, c’est nous qui refusons que les autres soient différents de nous
La mort, c’est vous qui cataloguez, qui fichez l’autre et sa manière d’exister
Mais la vie, c’est moi qui espère malgré les échecs
Mais la vie, c’est toi qui rencontre l’autre
Mais la vie, c’est lui qui respire la joie, l’amour
Mais la vie, c’est nous qui sommes réunis pour partager nos différences
Mais la vie, c’est tout simplement vous tous qui possédez dans le cœur et dans les yeux la joie de vivre.

Amen
Amen, amen
Amen, amen, amen.

See the little baby
Lying in the manager
On Christmas morning,

See Him in the temple
Talking to the elders.
How they all marveled.

See Him at the seashore
Preaching to the people;
Healing all the sick ones.

See Him in the garden
Prayin' to the Father
In deepest sorrow!

See Him on the cross
Bearing all my sins
In bitter agony.

Yes He died to save us
And He rose on Easter.
Now He lives forever!

On a tous les mêmes outils, vous et moi : nos deux mains. Ca suffit pour changer le monde. Avec deux mains, on peut prendre ou donner, frapper ou caresser, détruire ou fabriquer… c’est nous qui décidons. On a le choix. Alors, on en fait quoi de nos mains ?

Nos mains
Jean-Jacques Goldman

   
Sur une arme les doigts noués
Pour agresser, serrer les poings
Mais nos paumes sont pour aimer
Y'a pas de caresse en fermant les mains

Longues, jointes en une prière
Bien ouverte pour acclamer
Dans un poing les choses à soustraire
On ne peut rien tendre les doigts pliés

Quand on ouvre nos mains
Suffit de rien dix fois rien
Suffit d'une ou deux secondes
A peine un geste, un autre monde
Quand on ouvre nos mains
Mécanique simple et facile
Des veines et dix métacarpiens
Des phalanges aux tendons dociles
Et tu relâches ou bien tu retiens

Et des ongles faits pour griffer
Poussent au bout du mauvais côté
Celui qui menace ou désigne
De l'autre on livre nos vies dans des lignes

Quand on ouvre nos mains
Suffit de rien dix fois rien
Suffit d'une ou deux secondes
A peine un geste, un autre monde
Quand on ouvre nos mains
Un simple geste d'humain
Quand se desserrent ainsi nos poings
Quand s'écartent nos phalanges
Sans méfiance, une arme d'échange
Des champs de bataille en jardin

Le courage du signe indien
Un cadeau d'hier à demain
Rien qu'un instant d'innocence
Un geste de reconnaissance
Quand on ouvre comme un écrin

Quand on ouvre nos mains
Les dessins sont copyright Johan Thielen et Cantarelle


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