Correspondances...
 
Eglise St-Maurice de Mutzig
Samedi 11 décembre 1999
 
Plateau au profit de l'équipe d'action missionnaire de Mutzig

Extraits Sonores
Photos

 

« Tiens, quelqu’un a oublié son livre. On dirait un journal intime. Cela m’embête de le lire, mais je vais peut-être trouver le nom de son propriétaire… »

Il : J’ai eu 18 ans aujourd’hui, et ma vie est merveilleuse. Je sors avec une fille formidable et on sait bien que quelque chose de très intense nous lie.

Education sentimentale.

   
Ce soir à la brume
Nous irons ma brune
Cueillir des serments

Cette fleur sauvage
Qui fait des ravages
Dans les cœurs d’enfants.

Pour toi ma princesse
J’en ferais des tresses
Et dans tes cheveux

Ces serments ma belle
Te rendront cruelle
Pour les amoureux.
Demain à l’aurore
Nous étions encore
Glaner dans les champs

Cueillir des promesses
Des fleurs de tendresse
Et de sentiment.

Et sur la colline
Dans les sauvagines
Tu te coucheras

Dans mes bras ma brune
Eclairée de lune
Tu te donneras.
C’est au crépuscule
Quand la libellule
S’endort au marais

Qu’il faudra voisine
Quitter la colline
Et vite rentrer.

Ne dis rien ma brune
Pas même à la lune
Et moi dans mon coin

J’irai solitaire
Je saurai me taire
Je ne dirai rien.

Il : Quand je suis avec elle, j’ai comme des ailes dans le dos, plus de barrières, plus de « raisonnable », tout devient possible. On apprend la vie ensemble, et tous les jours, on refait le monde. Peut-être qu’un jour, on partira pour en découvrir les quatre coins, Parce qu’ensemble, on est les plus forts, le monde nous appartient.

California dreaming

All the leaves are brown and the sky is grey.
I've been for a walk on a winter's day.
I'd be safe and warm If I was in L. A.
California dreaming on such a winter's day.

Stopped into a church I passed along the way.
Well, I get down on my knees and I pretend to pray.
You know the preacher likes the cold, he knows I'm gonna stay.
California dreaming on such a winter's day.
All the leaves are brown, California dreaming.
California dreaming day.

All the leaves are brown and the sky is grey.
I've been for a walk on a winter's day.

If I didn't tell her I could
leave today.
California dreaming
on such a winter's day.

Il : Aujourd’hui, nous avons pu acheter pour un franc symbolique, une vieille ferme qui était abandonnée depuis que le village a commencé à être déserté. Ils sont fous ces gens, qui laissent de tels petits coins de paradis pour se rapprocher de la ville. Avec celle que j’aime, on va complètement la retaper, et on pourra y vivre avec tous les gens qui en ont marre qu’on leur impose le stress, le fric et les horloges. On va leur montrer qu’il existe encore des hommes qui arrivent à partager leur vie, en se faisant confiance, en dépassant leurs peurs, en se laissant émouvoir par la beauté de la nature.

Il y avait un jardin

 
C'est une chanson pour les enfants
Qui naissent et qui vivent entre l'acier
Et le bitume, entre le béton et l'asphalte
Et qui ne sauront peut-être jamais
Que la terre était un jardin.

Il y avait un jardin qu'on appelait la terre
Il brillait au soleil comme un fruit défendu
Non ce n'était pas le paradis ni l'enfer
Ni rien de déjà vu ou déjà entendu.

Il y avait un jardin, une maison, des arbres
Avec un lit de mousse pour y faire l'amour
Et un petit ruisseau roulant sans une vague
Venait le rafraichir et poursuivait son cours.
Il y avait un jardin grand comme une vallée
On pouvait s'y nourrir à toutes saisons
Sur la terre brûlante ou sur l'herbe gelée
Et découvrir des fleurs qui n'avaient pas de nom.

Il y avait un jardin qu'on appelait la terre
Il était assez grand pour des milliers d'enfants
Il était habité jadis par nos grands-pères
Qui le tenait eux-mêmes de leurs grands-parents.

Où est ce jardin où nous aurions pu naître
Où nous aurions pu vivre insouciants et nus
Où est cette maison toutes portes ouvertes
Que je cherche encore et que je ne trouve plus.

Il : Ça fait maintenant un an et demi qu’on habite ce petit appart’ en ville, je bosse comme un dingue pour qu’on ne manque de rien, on est installé comme des rois, et madame n’est pas contente ! Elle me répète tous les jours que c’est ma faute si on n’a pas continué à reconstruire notre ferme, cette vieille ruine... Y’en a marre, il faut qu’elle arrête avec ses délires de jeunesse !

I was glad

I was glad when they said unto me
let us go into the house of the Lord.

I rejoice when they said unto me
let us go into the house of the Lord.

Amen.

Elle :

Tu sais, je n’oublierai jamais ces moments de tendresse, de complicité et de confiance, d’amour partagé, qui nous unissaient et font à présent partie de moi. Je repense souvent à nos fous rires, à nos conversations tard dans la nuit, à nous.
Mais je crois qu’au fond de moi, je savais que cela ne durerai pas et que les habitudes, les soucis matériels du quotidien m’empêcheraient de m’épanouir. La terre est si immense, peuplée de tant de gens que j’aimerais rencontrer, de vies à croiser, de choses à découvrir. Je ne parviens pas à trouver le bonheur dans une vie comme la nôtre, sans surprises, sans ces peurs et ces joies qui la rendent trépidante et inattendue. Je dois partir à l’aventure, vers l’inconnu ; mes pas ne suivent désormais plus les tiens. Vaya con dios.

Je t’en remets au vent

D’avoir voulu vivre avec moi, t’as gâché deux ans de ta vie
Deux ans suspendus à ta croix, à veiller sur mes insomnies
Pourtant toi tu as tout donné, et tout le meilleur de toi-même
A moi qui ai tout su garder, toujours replié sur soi-même.

Refrain
Mon pauvre amour sois plus heureuse maintenant
Mon pauvre amour je t'en remets au vent.

Toi tu essayais de comprendre, ce que mes chansons voulaient dire
Agenouillée dans l’existence, tu m’encourageais à écrire
Et moi je restais hermétique, indifférent à tes envies
A mettre sa vie en musique, on en oublie parfois de vivre.

Tout est de ma faute en ce jour, et je reconnais mes erreurs
Indifférent à tant d’amour, j’accuse mes imbuvables humeurs
Mais toi ne retourne pas, va droit sur ton nouveau chemin
Je n’ai jamais aimé que moi, et je reste sans lendemain.

Elle : Je viens d’arriver en Arizona. J’ai été accueillie par une tribu Navajo. Ils m’ont rappelé l’importance de la communion avec la nature. Ils m’ont fait découvrir les immenses espaces dans lesquels ils vivent en totale liberté. Ouah ! Quelle aventure !

 

Iko ikoExtrait (2.3 Mo)
My grandma and your grandma
Sitin' by the fire
My grandma told your grand ma
“I'm gonna set your flag on fire.”

Refrain
Talkin' 'bout
Hey, now! Hey, now!
Hey, now! Hey, now!
Iko, Iko unday
Jackamo feeno ai nané
Jackamo fee nané.

Look at my king all dressed in red
Iko, Iko unday
Betcha five dollars he'll kill you dead
Jackamo fee nané.

Refrain

Well you see that girl all dressed in green
Iko, Iko unday
She's not a girl, she's a lovin' machine
Jackamo fee nané.

Ooh!
Mardigras's comin' and it won't belong
Iko, Iko unday
Till ev'rybody's sing my little song, hey!
Jackamo fee nané.

Refrain
Jackamo, jackamo, fee nané.

Il : Mon boulot est trop dur. Je me lève tous les matins à quatre heures. Toute la journée je dois supporter mon chef. Le soir quand je rentre, je suis tellement crevé que je vais me coucher tout de suite.

 

O Marie

 
Y'a quelqu'un qui appelle mon nom
Y'a quelqu'un qui appelle mon nom
On travaille aujourd'hui,
on travaille sous la pluie
On travaille au tabac ici.

Oui ma blonde elle attend après moi,
Oh ma blonde elle attend après moi,
Je veux retourner avec beaucoup d'argent
On travaille au tabac ici.

Oh Traver, donne moi une chance,
Oh Traver, donne moi une chance,
Avez vous du feu pour ma cigarette
On travaille au tabac ici.
Ce soir on va au village,
Oui ce soir on va au village,
Chanter la chanson et boire la pression
On travaille au tabac ici.

Ô Marie j'ai mal à la tête,
Ô Marie j'ai mal à la tête,
Donne nous l'esprit, l'esprit du corps
On travaille au tabac Marie.

Elle : Pour mon arrivée au Kenya, j’ai trouvé refuge, par hasard, chez des frères de Taizé. C’est drôle, j’ai toujours cru que la religion rendait triste, mais là, tu devrais voir : tous les soirs, avec presque tous les gens du village où se trouve leur communauté, ils font une prière, et tout le monde se met à chanter, ensemble, à plusieurs voix ! J’aimerais te faire passer toute l’énergie que j’ai ressentie à ce moment-là, c’était si intense, et après, comment te dire, je me sentais comme soulagée. Quelle journée magnifique !

Magnificat Extrait (1.6 Mo)
Magnificat, Magnificat,
Magnificat anima mea Dominum
Magnificat, Magnificat,
Magnificat anima mea !

 

Elle : Bon, c’était bien joli tout ça, j’ai passé quelques jours très agréables dans cette communauté, mais à la fin, on commençait à me poser un peu trop de questions : “  D’où tu viens ? , Qu’est-ce que tu cherches toi dans la vie ? ” , et cætera... Non mais ! De quoi je me mêle ! ? Alors j’ai retrouvé ma liberté, j’ai poursuivi mon chemin, et j’ai été accueillie par une tribu qui avait organisé une grande fête en l’honneur de leur chef. Que de couleurs, d’odeurs parfumées, de musique et de chants ! Que de vie !

 

Ipharadisi

 
Ipharadisi, ikhaya labafile
Ipharadisi, ikhaya labafile
Ipharadisi, ikhaya labafile
Kulapho sophumla khona,
Ipharadisi.

Il : Je reviens de Taizé. C’est drôle, juste après avoir reçu sa lettre, j’ai appris qu’un groupe de jeunes de la paroisse se rendait là-bas ; comme je ne voulais tout de même pas passer mes vacances tout seul, je suis parti avec eux.
Nous avons pris le bus samedi matin à 5 heures. A notre arrivée à Taizé, nous avons monté les tentes. Je ne croyais plus être capable de vivre dans ces conditions un peu précaires. Je m’étais peut-être un peu trop habitué à ma vie confortable. Pourtant, quand j’avais leur âge, je n’hésitais pas à partir en stop à l’autre bout du pays.
Loin du bruit de la ville, dans la paix et la sérénité qui émanent de cette église, j’ai fait comme tout le monde : j’ai fait le vide en moi-même, et je me suis mis à écouter ce qui se passe à l’intérieur...

Dans nos obscurités

Dans nos obscurités allume le feu qui ne s’éteint jamais. (bis)

Versets :
Jésus dit : « Je suis venu apporter le feu sur la terre. » (Luc 12:49)

Le Seigneur marchait avec son peuple,
le jour dans une colonne de nuées,
et la nuit dans une colonne de feu. (Exode 13:21)

L'Amour de Dieu, est fort comme la Mort,
Ses traits sont des traits de feu,
une flamme du Seigneur. (Cantique 8:6)

Il : Les jeunes que j’accompagnais ont décidé de créer une chorale. Comme je leur ai dit que j’étais comptable et que j’étais le plus âgé, ils m’ont demandé d’être le président de leur association. J’ai refusé, parce que je voulais leur laisser la pleine responsabilité de leur projet. Mais j’ai tout de même accepté le poste de trésorier.
Lundi soir, dans le bus qui nous ramenait, j’avais l’impression d’avoir retrouvé mon âme d’adolescent. L’enthousiasme devant la vie de ces jeunes que j’accompagnais m’a rappelé ma propre jeunesse.
Nous avons longuement parlé de nos espérances. Je me demande si je ne me suis pas menti toutes ces années en me convaincant que je faisais ce qu’il y a de plus essentiel et de plus raisonnable. J’ai repensé à celle que j’aimais – dont je n’ai d’ailleurs pas de nouvelles depuis deux ans – et à notre grand projet : notre ferme. Cette chorale représente un peu la même chose pour eux. Mais je crois qu’ils ont la force de mener leur projet jusqu’au bout.

Dieu qui nous mets au monde

Dieu qui nous mets au monde pour engendrer le tien,
Nous partageons le pain où notre vie se fonde.
Si toute chose passe et porte en soi sa mort,
Que nous soyons le corps, heureux de rendre grâce !

Dans cet âge où l’épreuve embrume nos chemins,
Nous partageons le pain qui fait de nous ton peuple.
Ouvre lui des passages et nous irons dehors :
Que nous soyons le corps, chargé de tes louanges !

Pour être ta justice et nous lier en un,
Nous partageons le pain qui sanctifie l’Eglise.
Tiens-la dans la confiance et parle-lui au cœur :
Que nous soyons le corps, gardien de ton alliance !

Elle : Je sais que je ne t’enverrai jamais cette lettre, je suis un peu trop fière pour ça. Depuis un moment quelque chose ne va pas ; je continue de contempler des paysages magnifiques, de rencontrer des personnes formidables avec lesquelles je passe quelque temps ; mais ces derniers jours, au bord de la rivière, je me suis assise et j’ai pleuré…

Super Flumina Babylonis

Super flumina Babylonis
illic sedimus et flevimus
illic sedimus et flevimus
dum recordaremur tui, Sion,
dum recordaremur tui, Sion.

Elle : ...Et j’ai passé plusieurs jours sur les bords de cette rivière, à ma poser des tas de questions : Suis-je réellement en train de vivre le rêve que je voulais réaliser ? Où est-ce que ça va me mener de courir continuellement comme ça ? Et je me suis mise à repenser à celui que j’aimais, à ce que nous avions vécu...
Les choses sont claires maintenant, je veux vivre une vie palpitante, mais je veux la partager au quotidien avec d’autres personnes, ce sont aussi les épreuves passées avec quelqu’un qui font évoluer la vie, et qui font qu’on se sent exister. Ça ne m’apporte rien d’arriver quelque part, et de me casser en courant dès que je sens qu’un lien se créé.
Je vais rentrer chez moi, et je vais la rebâtir cette vieille ferme !
Put on the armour

Refrain
Put on the armour of the Lord,
The devil is sure is working in this old world,
You’ve got to put on the armour of the Lord.

Daniel was in the den of the lions as those lions roared,
Daniel never feared, for he was armed with the armour of the Lord.

David fought the giant Goliath but not with shield and sword,
But he defeated the giant for he was armed with the armour of the Lord.

Il : J’ai écouté longuement ce qui se passait en moi, et je sais maintenant ce qui est essentiel : l’enthousiasme. Je vais à nouveau me laisser guider par cet enthousiasme et continuer à réaliser ce qui le faisait vivre. Je laisse ici mon ancienne vie, mon boulot, mon appart’. Ça me fait un peu peur, mais je sais maintenant, que l’univers conspire toujours à permettre aux hommes de réaliser ce pourquoi ils sont sur terre.
Alors je vais retourner à la ferme, peut-être que là-bas se trouve le sens de ma vie, peut-être pas, mais ce dont je suis sûr, c’est que c’est par là-bas que continue mon chemin.

Viens ma toute belle

Dans la nuit j'ai cherché celui que mon cœur aime,
dans mon jardin aride, il a fait son domaine
de perles de rosée il a couvert ma tête.
Mon âme est toute belle, mon bien aimé m'appelle.

Refrain
Viens ma toute belle, viens dans mon jardin.
L'hiver s'en est allé et les vignes en fleurs
exhalent leur parfum, viens dans mon jardin.

J'entends mon bien aimé, il guette à la fenêtre.
Les fruits sont au figuier, mon âme est toute prête
J'attends son bon plaisir il me dira d'ouvrir...
Chante la tourterelle, mon bien aimé m'appelle.

 

L’équipe d’action missionnaire de Mutzig soutient de nombreuses opérations et en particulier un projet de construction à Akono (Cameroun).
Les sœurs de la Croix dirigent aujourd’hui :
le centre de formation féminine de 50 places avec internat,
le foyer internat pour étudiantes du collège Stoll de 70 places,
le dispensaire – maternité avec deux antennes en brousse.
Actuellement il est urgent d’envisager la construction
d’une case d’hospitalisation attenante au dispensaire – maternité en poto-poto, aujourd’hui vétuste,
d’un dispensaire et d’une cuisine à bois pour les familles restant près de leurs malades.

Nous tenons à remercier :

 

Les dessins sont copyright Alan Schmitt, Joël Urban et Cantarelle

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